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En toutes lettres doublement primée au prix Grand Atlas 2017

Asma Lamrabet a reçu vendredi 3 novembre 2017 le prix Grand Atlas pour Islam et femmes, les questions qui fâchent. Le jury de la 24ème édition de ce prix décerné par l’Ambassade de France et la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc a également remis un prix spécial à Hicham Houdaïfa pour Extrémisme religieux, plongée dans les milieux radicaux du Maroc.

Hicham Houdaïfa, Leila Slimani, Asma Lamrabet et Jean-Marc Berthon (DR)

La romancière et journaliste Leila Slimani, présidente du jury, a déclaré à propos des livres d’Asma Lamrabet et de Hicham Houdaïfa:

« Le livre qui reçoit le prix Grand Atlas est Islam et femmes, les questions qui fâchent d’Asma Lamrabet. Nous avons voulu ici saluer la rigueur et la pertinence de l’analyse. Le livre, didactique et bien construit, pose des questions essentielles et remet en cause un certain nombre d’évidences, de clichés, qu’il nous paraît salvateur de déconstruire. Dans la lignée de la tradition de la Nahda, Asma Lamrabet ouvre une voie novatrice et inspirante, en cherchant à l’intérieur des textes religieux une réponse à des problématiques aussi brûlantes que l’égalité entre les sexes, l’héritage des femmes, la question du voile ou de la polygamie.

Ce prix vient récompenser aussi le courage de ses prises de positions qu’elle expose dans un style direct et franc. Asma Lamrabet nous rappelle à quel point, au Maroc comme ailleurs, la question de la place des femmes est absolument centrale, comme celle de l’exégèse et de ceux qui la font. Et elle nous montre avec brio que c’est en n’éludant pas les « questions qui fâchent » que l’on œuvre à la réconciliation.

Nous avons également fait le choix de remettre un prix spécial à Hicham Houdaifa pour son livre L’extrémisme religieux. Nous sommes bien conscients que les deux livres sont publiés par la même maison d’édition. Mais nous voulions mettre en avant ce travail de reportage de terrain qui fait honneur aujournalisme. Ce livre touche, lui aussi, à des questions essentielles qui ont une conséquence directe dans la vie des citoyennes et des citoyens marocains. En se penchant sur les manuels scolaires, les cours dans les universités, en allant à la rencontre d’étudiants et de professeurs, il fait la photographie d’une époque et d’une situation. Avec sensibilité et en gardant une position extérieure et objective, il réussit le pari du reportage littéraire, que cette collection cherche à populariser. »

Le jury était composé de Jamal Eddine Elhani, traducteur et doyen de la Faculté des lettres de Rabat, d’Éric Vigne, directeur des collections NRF Essais et Folio Essais aux Éditions Gallimard, de Caroline Dalimier, ccofondatrice de la librairie Livremoi à Casablanca, de Abdellah Tourabi, journaliste, chroniqueur et spécialiste de l’islam politique au Maroc, et enfin de Mohamed Tozy, professeur de sciences politiques.

4 novembre 2017