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Prix littéraires : le palmarès de la rentrée

Le verdict est tombé pour les principaux prix littéraires de la saison. Tour du monde des lauréats.

George Saunders

Kazuo Ishiguro

Jeudi 5 octobre

En Suède, l’Académie a décerné le Prix Nobel de littérature à Kazuo Ishiguro pour une œuvre disant l’« illusoire sentiment de confort dans le monde ». L’écrivain britannique d’origine japonaise est notamment l’auteur des Vestiges du jour (1989), adapté au cinéma par James Ivory.

Dimanche 15 octobre

En Espagne, le journaliste Javier Sierra a reçu le 66e Prix Planeta (601 000 €, le prix le plus doté du monde espagnol) pour son roman El fuego invisible (Le feu invisible), sur la signification du Graal.

Mardi 17 octobre

Au Royaume-Uni, le Man Booker Prize a récompensé le nouvelliste américain George Saunders pour Lincoln in the Bardo, un premier roman expérimental sur la mort du fils d’Abraham Lincoln.

En République tchèque, à Prague, la Canadienne Margaret Atwood est la lauréate du Prix Franz Kafka, prix international qui a couronné Philip Roth, Harold Pinter, Haruki Murakami etc.

Mercredi 18 octobre

En France, le journaliste et écrivain voyageur Jean-Luc Coatalem a reçu à la Foire du livre de Brive le Prix de la langue française, pour les qualités de son style.

Mercredi 25 octobre

En France, la romancière Annie Ernaux a, elle, reçu le Prix Marguerite Yourcenar, décerné par la Société civile des auteurs multimédias (SCAM) pour l’ensemble de son œuvre.

Jeudi 26 octobre

En France, le Grand prix du roman de l’Académie française couronne Daniel Rondeau pour Mécaniques du chaos (Grasset), un récit qui relie la Somalie, la Libye, la Turquie et la banlieue parisienne. Le Prix Jean Giono est, lui, allé au journaliste et essayiste Jean-René Van der Plaetsen pour La nostalgie de l’honneur (Grasset), sur la Résistance, l’intérêt général et le courage.

 Samedi 28 octobre

En France, le Grand Prix de l’Affiche du Festival de BD Quai des bulles est allé à Clément Oubrerie pour l’ensemble de son œuvre, et le Prix Coup de cœur à Éric Sagot et Fabien Vehlmann pour Paco les mains rouges (Dargaud).

Lundi 30 octobre

En Suisse, Joseph Incardona est le lauréat du premier Prix du polar romand, décerné au festival Lausan’noir, avec Chaleur (Finitude), qui raconte la terrible compétition de deux hommes lors du championnat du monde de sauna en Finlande.

Jeudi 2 novembre

En France, le Prix Sofitel du meilleur livre étranger est allé au romancier américain Viet Than Nguyen, lauréat du Pulitzer 2016, pour son premier roman Le sympathisant (Belfond, traduit de l’anglais par Clément Baude), l’histoire d’un agent double américain pendant la guerre du Vietnam, et à l’essayiste franco-britannique Philippe Sands pour Retour à Lemberg (Albin Michel, traduit de l’anglais par Astrid von Busekist), sur la ville où a été annoncée la solution finale et forgée les concepts de génocide et de crime contre l’humanité.

Au Canada, le Conseil des arts a remis le Prix du Gouverneur général à Christian Guay-Poliquin pour Le poids de la neige (La Peuplade), un second roman au ton apocalyptique sur un village enseveli dans la neige, lauréat aussi du Prix France-Québec remis le 25 octobre.

Vendredi 3 novembre

Au Maroc, le Prix Grand Atlas récompensé l’essai d’Asma Lamrabet, Islam et femmes, les questions qui fâchent (En toutes lettres), qui démontre que les discriminations imposées aux femmes au nom de la religion sont surtout le fait de constructions d’une société patriarcale allant à l’encontre de l’esprit même du Coran. Le jury a également décerné un prix spécial à Hicham Houdaïfa pour Extrémisme religieux, plongée dans les milieux radicaux du Maroc (En toutes lettres) sur la banalisation de la radicalisation religieuse.

Lundi 6 novembre

Éric Vuillard

En France, juste après la remise du Prix Goncourt à Éric Vuillard pour L’ordre du jour, qui évoque la compromission des grands industriels allemand avec le nazisme (Actes Sud), le Prix Renaudot a été décerné à Olivier Guez pour La Disparition de Josef Mengele (Grasset), qui raconte la fuite de l’ancien médecin SS d’Auschwitz. Olivier Guez l’emporte sur Le fou du roi de Mahi Binebine (Stock). Le Renaudot essai a été décerné à Justine Augier pour De l’ardeur (Actes Sud), biographie de la dissidente syrienne Razan Zaitouneh. Le Renaudot Poche a salué Les méduses ont-elles sommeil ? de Louisiane C. Dor (Folio).

Mardi 7 novembre

En France, le Prix Décembre a distingué Grégoire Bouillier pour les près de 900 pages du Dossier M (Flammarion) : « M comme une histoire d’amour. Mais quand on a dit ça, on n’a rien dit. » Le Prix du Premier roman est allé à Jean-Baptiste Andréa pour Ma reine (L’Iconoclaste), fable poétique sur un enfant perdu, tandis que Katharina Winkler a obtenu le Prix du Premier roman étranger pour Les bijoux bleus (Jacqueline Chambon, traduit de l’allemand par Pierrick Steunou), l’histoire d’une jeune Kurde mariée à douze ans.

Mercredi 8 novembre

En France, le Prix Femina a salué La Serpe de Philippe Jaenada (Julliard), pour la biographie du futur auteur du Salaire de la peur. Le Prix Femina étranger est allé à John Edgar Wideman pour Écrire pour sauver une vie, le dossier Louis Till (Gallimard, traduit de l’anglais par Catherine Richard-Mas), sur l’assassinat d’un adolescent afro-américain. Jean-Luc Coatalem a, lui, reçu le Prix Femina essai pour Mes pas vont ailleurs (Stock), sur son lien avec Victor Segalen. Un prix spécial a été décerné à l’anthropologue Françoise Héritier pour l’ensemble de son œuvre.

Jeudi 9 novembre

En France, le Prix Médicis a récompensé Yannick Haenel pour Tiens ferme ta couronne (Gallimard), l’histoire déjantée de l’auteur d’un scénario sur la vie d’Herman Melville. Le Prix Médicis étranger est allé à Paolo Cognetti pour Les huit montagnes (Stock, traduit de l’italien par Anita Rochedy), et le Prix Médicis de l’essai à Shulem Deen pour Celui qui va vers elle ne revient pas (Globe, traduit de l’anglais par Karine Reigner-Guerre) sur l’extrémisme hassidique.

Dimanche 12 décembre

En France, le 20ème Prix Wepler a récompensé Guillaume Poix pour son premier roman, Les fils conducteurs (Verticales), sur les rapports entre un photographe français et un enfant ghanéen. Mention spéciale à Gaël Octavia, pour La fin de mame Baby (Gallimard), sur quatre femmes en banlieue.

Lundi 13 novembre

En France, le 3e Grand prix de littérature américaine est allé à Richard Russo pour À malin, malin et demi (Quai Voltaire, traduit par Jean Esch), suite déjantée d’Un homme presque parfait (1995).

Mardi 14 novembre

Kaouther Adimi

Alice Zeniter

En France, Kaouther Adimi décroche le Prix Renaudot des Lycéens pour Nos richesses (Seuil, d’abord publié chez Barzakh), où elle retrace l’histoire d’Edmond Charlot, fondateur d’une librairie de prêt et d’une maison d’édition à Alger, où il publia Vercors, Camus, etc.

Jeudi 16 novembre

En France, le Prix Goncourt des Lycéens a couronné L’art de perdre d’Alice Zeniter (Flammarion), qui retrace l’histoire de son grand-père harki, de son père et des silences liés à l’Algérie.

Kenza Sefrioui

 

16 novembre 2017